La vie société et ses règles en Islam

«Allah le Très-Haut a fourni à Ses créatures un ordre de vie sociétale approprié aux traits qui leur sont propres. Notre Seigneur a voulu que les êtres humains, qu’Il a créés de manière à ce qu’ils soient les créatures les plus honorées de la création, ornés à la fois de toutes les beautés matérielles et spirituelles, vivent en harmonie avec l’ensemble (de la création). Ainsi, il est dit dans le Coran : « Et quant au ciel, Il l’a élevé bien haut. Et Il a établi la balance, afin que vous ne transgressiez pas dans la pesée. »

Notre Seigneur a créé l’être humain pour qu’il soit plus dépendant des autres êtres humains que la plupart des autres créatures peuvent l’être les unes par rapport aux autres. Les humains ont toujours eu tendance à vivre en communauté ; des clans jusqu’aux empires, éloignant la vie en vase clos. Afin de guider ce penchant d’une manière harmonieuse, il est essentiel qu’il y ait des leaders qui soient capables d’orienter la société à bon escient et de maintenir une relation équilibrée entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés.

Lorsqu’on examine les sociétés avec sagesse, on s’aperçoit que les gouverneurs autant que les gouvernés sont des miroirs qui reflètent l’image des uns et des autres. Ainsi, toutes les sociétés, d’une famille nucléaire ou d’un petit groupe à un empire, prennent forme en parallèle avec les capacités physiques et psychologiques de leurs dirigeants. En même temps, les dirigeants se développent en tant que personnes en parallèle avec les capacités globales de leur société. Si ceux qui gouvernent sont vertueux et habiles, leur société prospérera dans une atmosphère de paix et de bien-être. S’ils ne le sont pas, leur société s’empêtrera dans une détresse matérielle et sociale.

D’autre part, si une société s’améliore, elle développe des dirigeants justes ; si une société s’égare et perd ses valeurs morales, des dirigeants égoïstes arrivent au pouvoir parce que les gouvernants sont aussi le résultat de l’ensemble du système social.

Par conséquent, lorsque les choses ne vont pas bien, autant les gouvernants que les gouvernés doivent d’abord assumer la responsabilité de leurs propres échecs, puis de commencer par eux-mêmes leur amélioration. Les principes sociaux primaires de tradition mystique islamique est d’examiner son propre comportement en lien étroit avec notre propre tolérance due au comportement d’autrui. Cette approche est valable non seulement pour le développement personnel, mais aussi pour le développement de la société. Il est dit dans le Coran :

« (…) En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. »(Coran, Ar-Ra’d, 13/11)

Et « C’est qu’en effet Allah ne modifie pas un bienfait dont Il a gratifié un peuple avant que celui-ci change ce qui est en lui-même. Et Allah est, Audient et Omniscient. » (Coran, Al-Anfal, 8/53)

Comme il est clairement indiqué dans ces versets, la miséricorde divine et la bénédiction dont une société est dotée sont conditionnelles au fait qu’elle reste sur la bonne voie. Chaque fois qu’une société ignore la grâce d’Allah, elle la quitte. Et puis, comme le fit remarquer le Prophète (pbsl) : « À la place, vaut mieux être sous la terre que dessus. »

En conséquence, si nous désirons vivre dans une bonne société avec des dirigeants justes et équitables, nous devons vivre notre propre vie d’une manière qui plaît à Allah. Car comme le Prophète (pbsl) l’a clairement énoncé en forme de mise en garde : « Les gens sont gouvernés comme ils le méritent. » L’histoire suivante relève ce point :

Au moment où ‘Ali fut poignardé à mort par l’extrémiste Ibn Muljam, des gens se précipitèrent vers lui. Alors qu’il était en train d’agoniser, certains d’entre eux lui demandèrent de leur désigner un nouveau dirigeant. Mais ‘Ali leur répondit : « Je vous quitte de la même manière que le Messager d’Allah nous a quittés. Avant que le Prophète ne meure, nous lui avons demandé la même chose que vous me demandez présentement. Il nous a répondu ceci : ‘Allah vous donnera de bons dirigeants s’Il voit du bon en vous.’ Et Allah nous a donné Abû Bakr comme notre chef parce qu’Il a vu du bon en nous. »

De nombreux troubles apparurent sous la gouvernance de ‘Ali. On lui demanda une fois : « Ô Calife ! Pourquoi y a-t-il plus de troubles sous ta gouvernance que sous celles de tes prédécesseurs ? » Ce à quoi ‘Ali répondit : « Ils ont servi de dirigeants pour des personnes telles que moi, tandis que je sers de dirigeant à des personnes telles que vous ! »

Par ces paroles, il voulait dire que les dirigeants ne peuvent gouverner que selon la qualité de leurs administrés. Pourtant, le même principe s’applique à ces derniers dont les actes sont conditionnés en fonction de la qualité de leurs dirigeants. ‘Omar a dit à cet égard : « Les gens suivent le chemin et les manières de leurs dirigeants. Les gens suivent le droit chemin aussi longtemps que leurs dirigeants suivent eux-mêmes le droit chemin. »

En effet, les gens suivent généralement leurs dirigeants et prennent exemple sur eux. Voici quelques illustrations tirées de l’Histoire :

Walid ibn Abdul-Malik, un calife omeyyade, était passionné par les édifices majestueux. Son peuple l’imita et commença à donner de la valeur aux édifices majestueux. Ensuite, dans chaque aspect de leur vie, les gens commencèrent à parler d’édifices majestueux.

Sulayman ibn Abdul-Malik, un autre calife, aimait particulièrement la nourriture et les boissons raffinées. En conséquence, les gens de son époque gaspillèrent leur temps à parler uniquement d’aliments et de boissons.

‘Omar ibn Abdul-Aziz, un autre calife également, était une personne pieuse et engagée. Les gens de son époque donnaient de la valeur à la dévotion. Ils évoquaient la prière, rivalisaient sur le nombre de versets coraniques qu’ils avaient mémorisés, de jeûnes surérogatoires qu’ils avaient observés et de gens nécessiteux qu’ils avaient servi.

En effet, les actions et les caractéristiques des dirigeants seront intériorisées tôt ou tard par les sociétés qu’ils dirigent. Ainsi, les bonnes actions des dirigeants sont à même de les influencer largement dans un sens positif, tandis que leurs mauvaises actions tendent plutôt à les influencer largement dans un sens négatif. Comme le dit le proverbe : « Le poisson commence à sentir mauvais de la tête. »

Puisqu’il en est ainsi, les gouverneurs et les dirigeants de toute nature, des chefs de famille aux administrateurs d’association et de corporation, des autorités locales aux administrateurs nationaux, doivent au maximum montrer le bon exemple et être pleinement conscients de leurs responsabilités. Cheikh Edebali dit un jour à Osman Ghazi : « N’oublie jamais que faire partie de la classe supérieure ne te rendra pas plus sûr que faire partie de la classe inférieure. »

Lorsque ‘Omar mettait une interdiction publique à certains comportements, il avait l’habitude de commencer préalablement l’exercice de cette règle au sein de sa famille. Il réunissait les membres de sa famille et leur déclarait : « J’ai interdit au peuple çà et çà. Les gens vous considèrent comme les oiseaux sauvages considéreraient de la viande. Si vous ne respectez pas ces règles, ils suivront votre exemple. Je jure par Allah que si l’un de vous fait fi de ces interdictions, je le punirai plus que quiconque. Maintenant vous êtes libres d’obéir ou non. »

C’est un fait notable que toute société fait des progrès dans tous les aspects lorsque ses dirigeants remplissent leur mission avec beaucoup de soins. Les instructions suivantes, formulées par le fameux sultan ottoman Soliman le Magnifique à l’intention du gouverneur Ghazi Bali Bey, montre à quel point il prenait au sérieux le travail du gouvernement :

« Veille sur ton peuple. Si les gouverneurs sont justes et pieux, leur société les suivra. Ton peuple n’est que le reflet de toi-même. Il y a des gens qui jeûnent le jour et prient la nuit, mais ils aiment par-dessus tout la richesse de ce monde. Les biens de ce monde deviennent alors les idoles qu’ils adorent. Rien n’est comparable aux biens de ce monde pour induire en erreur la société. Ne sois jamais enclin à accumuler des richesses ! Dépense généreusement ce que tu possèdes et ne te laisse pas aller à la jalousie. »

L’attitude du Prophète (pbsl) ainsi que ses actes assurent également de bons exemples pour les dirigeants. Il faisait particulièrement attention aux problèmes que rencontraient les Compagnons et prenait toujours le plus gros des situations difficiles. Même les plus fameux combattants, comme ‘Ali, ont déclaré qu’ils trouvaient refuge auprès du Prophète (pbsl) lorsque les temps étaient dangereux et risqués. Ainsi, le leadership signifie prendre les devants en faisant des sacrifices. Les dirigeants doivent être conscients que l’on ne peut pas servir correctement sans être pleinement impliqués.

Le Prophète (pbsl) marchait en compagnie des plus faibles Compagnons afin de les encourager pendant les longs trajets. Un berger miséricordieux ne laisse jamais à l’arrière sa brebis blessée. Au contraire, il la porte tendrement dans ses bras.

Tout dirigeant de communauté doit éviter de devenir suspect. Il ne doit jamais oublier qu’il est (tout d’abord) un serviteur d’Allah. Les leaders jouent le rôle de caissier, distribuent les bénéfices qui ne leur appartiennent pas ; un jour, de toutes façons, ils seront interrogés sur leur honnêteté devant le Tribunal divin.

L’imam Malik écrivit le conseil suivant à l’adresse du calife de son temps :

« ‘Omar a accompli le pèlerinage dix fois. Pour autant que je sache, il ne dépensait que 12 dinars à chaque pèlerinage. Il ne dormait pas sous une tente, mais à l’ombre d’un arbre. Il portait son outre à lait en cuir sur son épaule. Il errait par ci par là pour découvrir et résoudre les problèmes que rencontraient les personnes nécessiteuses. Quand il fut un jour blessé, les Compagnons se précipitèrent pour le voir et se mirent à le louer. ‘Omar leur dit : ‘Quiconque croit en cette sorte de louange se trompe sans aucun doute. Si je possédais un monde fait d’or, je le céderai volontiers pour être à l’abri de la crainte du Jugement Dernier.’ »

L’imam Malik continue :
« ‘Omar a toujours agi justement. Le Prophète (pbsl) lui apporta la bonne nouvelle qu’il serait parmi les habitants du paradis. Pourtant, jamais il ne s’est reposé sur cette bonne nouvelle, mais a toujours travaillé à faire de son mieux pour régir les affaires des musulmans. Si une telle règle lui semblait à ses yeux nécessaire, à combien plus forte raison devons-nous agir dans ce sens, nous qui avons des responsabilités ! »

La sensibilité et la modestie de Tariq ibn Ziyad, le conquérant de l’Espagne, montrent également un bon exemple. Avec seulement une armée de cinq mille soldats, il triompha d’une armée de dix mille. Lorsque la guerre se termina, il se promena parmi les trésors du roi d’Espagne et se dit à lui-même : « Ô Tariq ! Hier tu étais un esclave qui portait une sangle autour du cou. Un jour, Allah t’a rendu libre. Ensuite, tu es devenu un commandant. Aujourd’hui, tu as vaincu l’Espagne. Présentement, tu es dans le palais du roi. Sois vigilant ! N’oublie pas que demain tu te tiendras debout devant Allah. »

Ceux qui sont en charge d’une société devraient se considérer comme des esclaves employés pour répondre à ses besoins. Mon père, le regretté Musa Efendi, était d’avis que les dirigeants d’une société donnée, en tant que serviteurs de la population, avaient pour obligation de la traiter avec miséricorde, modestie et affection, et ne devaient pas s’enorgueillir en raison de leur fonction prestigieuse.

Il disait :
« Ceux qui servent les gens en matière de religion doivent être conscients que la possibilité de servir pour la religion est une bénédiction de notre Seigneur. Peu peuvent avoir cette occasion. Il y a beaucoup de gens qui ont toutes les qualités nécessaires pour servir la religion, mais ils ne peuvent pas avoir cette possibilité pour des raisons fortuites, comme le manque de temps et d’espace. Ainsi donc, ceux qui servent devraient être reconnaissants envers ceux qu’ils servent, car ces derniers leur accordent une telle possibilité. »

À une époque où les dirigeants (ou chefs d’État) avaient une conscience spirituelle en matière de questions sociétales, les sociétés s’amélioraient aussi bien dans le sens matériel que spirituel. Les dirigeants peuvent réussir cela en prenant conseil auprès de savants avisés ou de personnes avisées, et aussi auprès d’un organe consultatif.

Cela étant le cas, les dirigeants ne devraient pas permettre aux flatteurs de leur laver le cerveau. Ils devraient plutôt consulter des sages conseillers qui sont capables de discerner et de soulever les problèmes réels des gens et qui peuvent proposer des stratégies pour les résoudre. Consulter des conseillers capables et avisés est une tradition du Prophète (pbsl). Même s’il était le Messager d’Allah, il a toujours suivi les conseils de personnes bien informées. De cette manière, il nous a laissé un exemple.

Pour qu’une société pacifique soit possible, ceux qui sont gouvernés doivent se soumettre à leurs gouverneurs aussi longtemps que ces derniers gouvernent de façon juste. Les gens, toutefois, devraient surveiller leurs gouverneurs et les avertir lorsqu’ils s’égarent.

En devenant calife, ‘Omar demanda à l’assemblée : « Ô gens ! Je me demande ce que vous feriez si je ne gouvernais pas de façon juste ? »

Un homme répondit : « Ô ‘Omar ! Dans le cas où tu t’égares, c’est par notre épée que nous te ramènerons sur le bon chemin ! »

‘Omar répondit : « Qu’Allah soit loué pour le fait d’avoir des amis pour me guider si je m’égare ! »

‘Omar dit à une autre occasion : « La personne que j’aime le plus est celle qui me signale mes fautes. »

Plutôt que d’être dédaigneux lorsque les gens leur font part de leurs fautes et de leurs échecs, les dirigeants devraient plutôt être ouverts aux avertissements et aux critiques lancés par leurs concitoyens afin de les utiliser en vue de se réorganiser de la meilleure façon. Pendant ce temps, les gens ordinaires sont censés avertir sincèrement leurs dirigeants, pour l’amour d’Allah, et faire des sacrifices pour le bénéfice de tous. La responsabilité ne repose pas uniquement sur les élus d’un gouvernement, mais sur tous les individus qui composent une société.

C’est aussi une grave erreur religieuse de ne pas avertir les dirigeants et de tolérer leurs erreurs. C’est même plus grave lorsqu’il s’agit de les soutenir dans l’injustice et l’oppression. Ceux qui suivent des dirigeants injustes dans ce bas monde les suivront aussi dans l’au-delà. Chacun devrait donc prendre garde à celui ou ceux qu’il est amené à suivre.

Il est dit dans le Coran :
« Le jour où Nous appellerons chaque groupement d’hommes par leur chef, ceux à qui on remettra leur livre dans la main droite liront leur livre (avec plaisir) et ne subiront pas la moindre injustice. » (Coran, Al-Isra, 17/71)

Et « Si Nous retardons pour eux le châtiment jusqu’à une période fixée, ils diront : ‹Qu’est-ce qui le retient ? – Mais le jour où cela viendra, il ne sera pas détourné d’eux ; et ce dont ils se moquaient les enveloppera. » (Coran,Hud, 11/8)
Par conséquent, guider dans la bonne direction ceux qui gouvernent fait partie de la responsabilité des gens de foi. L’imam Abû Yûsuf, grand juriste, écrivit son fameux ouvrage sur la fiscalité, Kitâb al-Kharaj, à l’attention expresse du calife Harûn al-Rashîd afin de le conseiller en la matière. Il y écrit :

« Ne perds jamais ton enthousiasme pour établir la justice au sein de la sphère de souveraineté qu’Allah t’a accordée. Le plus heureux de tous les bergers qui se tiendront devant Allah le Jour de notre jugement est celui dont le troupeau sera heureux. Ne t’égare jamais ! Si jamais cela arrive, sache que les gens te suivront dans la même direction. Ne donne jamais d’ordres de façon arrogante et ne juge pas dans la colère. Lorsque tu fais face à un dilemme où tu dois choisir entre le bien de ce monde et le bien du monde futur, choisis le second. N’oublie pas que ce monde est transitoire, tandis que l’autre est éternel. »

Puisque les gens copient les attitudes et les comportements de leurs dirigeants, et que les dirigeants adoptent aussi les attitudes et les comportements en fonction du goût de leur peuple, tout individu ainsi que tout membre de gouvernement doit faire l’effort de rester sur la voie de la justice. Le talent du mécanicien peut être observé à l’état de la machine qu’il est en train de réparer. Une machine qu’un mécanicien est incapable de réparer est la preuve de son incompétence. La société est aussi une sorte de machine. Les gouverneurs d’une société sont ses mécaniciens. Quand les choses vont continuellement mal en son sein, ils doivent se considérer comme responsables.

Cela est vrai non seulement pour ceux qui sont au sommet, mais également pour tous les membres d’un gouvernement. Les dirigeants doivent être alertés sur toutes les mauvaises actions perpétrées dans leurs diverses administrations et veiller sur leurs faiblesses et leurs défauts.

Il est pratiquement impossible de trouver quelqu’un qui soit heureux de ce qu’il est, et presque tout le monde blâme les lacunes de tout le monde. Pourtant, nous tous, gouvernants et gouvernés, devrions penser à nos propres insuffisances.

Lorsqu’on augmente le nombre de bonnes gens dans une société que l’on tente d’améliorer, cette société s’améliorera spontanément, à la fois matériellement et spirituellement. Une telle société promouvra alors, avec l’aide divine, une classe de meilleurs dirigeants. Entre-temps, si les dirigeants ne sont pas satisfaits de leur société, ils feraient mieux de se remettre en question et s’efforcer de s’améliorer eux-mêmes plutôt que de se plaindre de leur peuple.
Murad 1er, qui fut martyrisé à la bataille du Kosovo, était un sultan ottoman qui a combiné dans son cœur à la fois le sultanat temporel et spirituel.

Il a montré un exemple de ce qu’est un questionnement personnel. Murad trouva son armée au Kosovo, en plein cœur d’un champ de bataille particulièrement tumultueux en raison d’une tempête orageuse qui était en train de sévir. En effet, le tumulte était tel que la visibilité était très réduite et il y régnait qui plus est une confusion et un carnage indescriptibles. Murad pria un cycle de deux unités de prière et chercha immédiatement refuge en Allah.

« Ô Seigneur, dit-il en larmes, si ce temps orageux est présent à cause de mes péchés, de grâce ne punis pas ces combattants sans péchés à cause de moi ! De grâce, que je ne sois pas la cause de leur mort ! »

Après cette prière, la tempête cessa et son armée remporta une grande victoire. Ensuite Murad commença à surveiller la prise en charge des morts et des blessés sur le champ de bataille. Au cours de sa tournée d’inspection, il fut poignardé par un soldat serbe blessé.

Les sociétés ne peuvent progresser, avec l’aide d’Allah, qu’avec nos propres questionnements et améliorations. Il y a, bien sûr, des exceptions qui confirment la règle. Par exemple, Allah a envoyé des messagers pour introduire des réformes lorsque les masses s’étaient égarées. Ainsi, le Prophète Muhammad (pbsl) fut envoyé expressément pour transformer une société impitoyable et quasi-sauvage qui adorait des idoles et enterrait les petites filles vivantes. Cela fut une bénédiction d’Allah. Il n’est pas possible d’expliquer cette intervention d’Allah en examinant la nature de la société arabe préislamique. La seule explication à cette manifestation de la Loi divine, c’est la grâce d’Allah.

Nous ne pouvons pas, cependant, nous attendre à ce qu’une nouvelle porte de cet acabit puisse être à nouveau ouverte. Après la venue du Sceau des prophètes, Muhammad (pbsl), l’envoi de prophètes a été parachevé. Maintenant, les êtres humains sont laissés avec pour mission de s’améliorer eux-mêmes spirituellement.
Nous avons beaucoup d’opportunités pour nous améliorer spirituellement. L’une de ces priorités à cet égard devrait être d’inciter nos institutions à éduquer nos futurs dirigeants.

Une personne avisée a dit à ce propos : « Ce qui fait la plus importante différence entre les nations supérieures et les autres, c’est l’existence d’un groupe de personnes bien éduquées. »

Certes, il faut un groupe de personnes bien éduquées et cultivées pour répondre aux besoins matériels et spirituels d’une société. Seule une éducation adéquate peut éliminer la terreur et établir une société juste.
Toutes les entreprises humaines prennent forme puis de l’importance selon les personnalités et les caractéristiques de ceux qui les font avancer.

Seules les personnes de bonne moralité possédant une forte personnalité sont qualifiées pour bien diriger les foules. Seuls les grands leaders sont capables de faire ressortir la grandeur d’une société. Par conséquent, il est de notre plus grand devoir de contribuer à l’éducation de ces futurs dirigeants.

Le poète contemporain turc FazilNecip écrivit à ce sujet : « Un arbre qui ne produit pas n’est rien d’autre que du bois mort. » Et un ami d’Allah de faire remarquer : « Donnez naissance à ce dont vous avez besoin ! »

Afin de préparer les nouvelles générations, les musulmans ont besoin d’une foi ferme, d’une prise de conscience de l’histoire et de la volonté de servir l’Oumma. Autrement, Allah, de par une loi divine, s’engage à reprendre les bénédictions précédemment accordées. Les chroniques des autres nations offrent dans leurs pages maints témoignages de ce principe.

Si tout d’abord nous gravons dans nos cœurs l’amour d’Allah et de Son Messager, nous serons en mesure d’éduquer une nouvelle génération de dirigeants qui les aiment aussi et qui seraient capables de faire des sacrifices pour la nation. C’est alors seulement que la société sera en mesure d’observer comment une véritable identité musulmane peut être établie.

Veuille notre Seigneur octroyer des dirigeants musulmans dans tous les organes gouvernementaux, plus ou moins importants, développer une conscience aiguë et responsable de leur tâche ! Veuille Allah nous aider à élever des générations fidèles qui seront capables de travailler avec ardeur pour faire avancer la société à la fois matériellement et spirituellement, au service de notre nation et de tous les musulmans à travers le monde !

Amin.

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